2016, année des bonnes surprises ?
Au moment de passer d'une année à l'autre, je souhaite partager avec vous la lecture de deux courts textes récents, dont la lecture m'a semblé intéressante. Le premier est signé de Jacques Attali :
Soyons-en persuadés : 2016 ne peut être que l’année des bonnes surprises… parce que le pire du pire est très vraisemblable
Guère optimiste, Attali dresse dans ce texte la liste des 10 catastrophes qui devraient logiquement émailler l'année à venir : attentats, conflits divers, crise financière majeure, "Brexit", catastrophes naturelles, epizootie sans vaccin efficace, aggravation du chômage en France, rejet croissant des élites, etc... Si aucune ne survient "et cela tiendrait du miracle – on pourra dire que le monde est passé à côté du désastre". Excessivement pessimiste, Attali ? Hélas, pas sûr.
Pour rompre (un peu) avec ces sombres prévisions, je vous soumets le second texte qui m'a interpellé, celui de Jean Garrigues, historien spécialiste de la vie parlementaire et politique française. Dans ce texte, Jean Garrigues met notamment en évidence les trois familles de pensée durablement installées dans le paysage français : une gauche anti-libérale, une droite populiste et identitaire et, au milieu, un bloc des modérés qui, à lui seul, a représenté aux dernières régionales les 2/3 des électeurs.
Ce bloc des modérés (...) pourrait constituer le socle d’une grande coalition. Il est évident que tout dans notre système politique s’y oppose.
Et l'universitaire de détailler dans son texte la dizaine de mesures indispensables pour lever les blocages politiques et institutionnels qui empêchent cette coalition réformatrice d'accéder au pouvoir et, ainsi, de modifier en profondeur nos institutions et nos usages politiques "d'un autre âge". C'est peu dire que je me retrouve profondément dans cette analyse.
En ces temps de voeux, je vous recommande la lecture de ces deux textes où sont évoqués lucidement les risques qui nous attendent et les moyens à mettre en place pour les prévenir.
Pour la plus large part, tout cela ne dépendra que de nous, citoyens : voudrons-nous ou non entreprendre en 2017 les réformes indispensables ? Et si oui, serons-nous capables ou pas de désigner ceux qui sauront porter le rassemblement réformateur, apaisé et ambitieux, dont le pays a besoin ?
Je reconnais volontiers que la politique et ce qu'elle donne à voir ne font guère envie. Cela ne doit pas pour autant nous dédouaner de notre engagement citoyen : c'est pourquoi j'ai choisi de rejoindre Alain Juppé et vous invite à en faire autant.
Bonne année 2016 à tous, en formant le voeu qu'elle nous réserve quelques bonnes surprises.