Au tournant de l'année
Bon débarras 2020. Difficile d'imaginer que 2021 puisse être moins sympathique que l'année qui s'achève. Au moins, 2020 nous aura-t-elle montré à quel point notre liberté est l'oxygène de nos vies. Bouger, s'étreindre, partager un apéro ou un repas entre amis ou parents, voyager, aller au spectacle, rencontrer collègues et clients au travail : que de libertés volées par le coronavirus... Bon débarras 2020, vraiment.
A qui le tour ? Les premières études scientifiques sérieuses désormais accessibles, les scientifiques européens et français commencent à dresser un bilan avantages/risques très positif des vaccins qui arrivent. Ces traitements vont être une telle libération dans nos vies qu'ils emporteront la plupart des réticences qui s'étaient légitimement exprimées jusque là. Elles seront vite remplacées par de l'impatience dans les files d'attente des pharmacies et cabinets médicaux pour obtenir les deux injections salvatrices.
Les "retournés" de CIV. Les troubles politiques des années 2000 ont plongé leur village dans la peur et la pauvreté. Ils ont cédé au mirage de la capitale, s'y sont installés, y ont vécu d'expédients et puis, déçus et fauchés, sont revenus au village de leurs parents jusqu'à y représenter parfois les 3/4 de la population. Ce sont les "retournés" de Côte d'Ivoire. Quand l'exode urbain vide Abidjan de sa population, il suscite une dynamique nouvelle mais bouscule aussi la société rurale ivoirienne, ses coutumes, son organisation sociale. A lire ici cet article du Monde.
So long Trump. Les délégués ont voté. Le Sénat avalisera leur vote le 6 janvier. Encore quelques caprices et le 20 janvier, Trump quittera la Maison Blanche. Sa version est connue : officiellement, il n'aura pas perdu l'élection, on lui aura volée. Peu importe : "So long Trump". Biden n'a pas l'air miraculeux mais Kamala Harris, elle, a manifestement du gaz à revendre. Voir une femme jeune, énergique, intelligente et métis entrer à la Maison Blanche à la place d'un WASP macho, égocentré et inculte : heureux retournement de l'Histoire.
Quel métier ! Je n'ai pas le souvenir d'une période récente en France où les gouvernants de l'heure aient été soumis durant leur mandat à pareil cumul d'emmerdements : depuis 2017, ça n'arrête pas. Difficile de tenir le cap dans des conditions de mer aussi dantesques. Mais face au virus, le gouvernement cède aussi à un mal français connu : un fonctionnement trop vertical, centralisé et techno pour être compris et accepté, à l'image de la fermeture des commerces de proximité ou des lieux de culte par exemple.
Rendez-nous Doudou ! Tous ceux qui y sont passés le disent : le quotidien à Matignon, c'est l'enfer à chaque seconde, assis sur un siège éjectable. Face à la crise, Edouard Philippe et sa raideur souriante inspiraient confiance aux Français, plus que le pseudo bon sens sympathique mais brouillon de Jean Castex qu'on peine à imaginer rester à Matignon jusqu'en 2022.
Râleurs ? Malgré notre réputation de râleurs impénitents, je nous trouve très disciplinés depuis mars. Mais cette période met à l'épreuve notre résilience, exacerbe les fragilités sociales et précipite vers l'abîme des pans entiers de notre économie et, avec eux, les femmes et les hommes qui en vivent. Une troisième vague fin janvier semble déjà inexorable : peut-on au moins espérer, les vaccins aidant, que ce sera la dernière ?
Entre 0,08 et 0,10 %. Il eût été scandaleux d'en arriver à devoir trier les malades à l'hôpital. Le pire a été évité grâce aux mesures prises, à la prudence des Français et à la mobilisation surhumaine des soignants. En revanche, pour les décès Covid-19, pas de parade efficace. Leur nombre est le même partout (hors Afrique) : entre 0,08 et 0,10 % de la population et ce, quelle que soit la diversité des stratégies de lutte mises en place dans les différents pays touchés.