Vœux 2024

Publié le par Bernard LUSSET

Il est de tradition de formuler des vœux pour l’année nouvelle. On y souhaite souvent santé, bonheur et prospérité pour ses proches : que la maladie nous épargne, que la joie de vivre domine nos jours et que nos besoins quotidiens trouvent à se satisfaire. Je formule donc à mon tour ces vœux très sincères pour chacun de ceux qui me font l’amitié de lire ce blog.

Mais à dire la vérité, l’exercice peut sembler vain car nous n’avons souvent pas le moindre pouvoir sur le cours de ces choses. Il est des évènements sur lesquels, en revanche, nous avons chacun une prise, sur lesquels nous pouvons sinon forcer, du moins forger utilement le cours des choses. Je voudrais en citer ici trois principaux qui seront autant de vœux collectifs que je formule pour 2024.

L’exigence de fraternité. Dans le très beau film réalisé par la Ville d’Agen en hommage à la mémoire du Docteur Paul Chollet (qu'on pourra visionner en fin de chronique), je rappelle ce qu’a été pour moi le triple enseignement de ce grand homme en matière de fraternité : ne jamais se laisser à l’indifférence, respecter les différences, tendre la main à tout le monde. J’éprouve quotidiennement la difficulté d’essayer de répondre à de tels standards éthiques mais je suis convaincu que cette exigence de fraternité est certainement le meilleur moyen de faire de l’année qui débute une période de paix et de réussite collective. Or, cela ne dépend que de chacun de nous ; loin des vœux pieux, prenons l’engagement de nous engager chacun sur ce chemin de fraternité : le monde -et chacun de nous- ne s’en portera que mieux.

L’engagement citoyen. Il est aisé de critiquer ceux qui nous gouvernent. Je n’échappe pas moi-même souvent à cette facilité dans ce blog. Il s’agit d’ailleurs d’un exercice démocratique assez sain, pourvu que chacun à sa place fasse sa part. Cette contribution peut prendre mille formes différentes et beaucoup d’entre nous le font : engagement associatif ou militant, actions citoyennes individuelles ou collectives, etc… Mais il en est une qui est à la portée de chacun : voter. Cette année en France, nous serons appelés à désigner nos représentants au Parlement européen. Je sais combien cette évocation suscite d’indifférence chez beaucoup, tant l’Union européenne parait souvent lointaine et absconse. Or, quoi qu’on en pense, le résultat de ce rendez-vous pèsera sur notre vie collective dans les années qui viennent. Veillons chacun en 2024 à faire notre part de cet acte citoyen.

L’ouverture au monde. Sans doute ma vie quotidienne au Sénégal me sensibilise-t-elle plus qu’auparavant sur cette nécessité. Mais je suis frappé de notre méconnaissance française du reste du monde et au fond de notre indifférence assez profonde sur ce qui se passe hors de l’hexagone. Que nos premières préoccupations se focalisent sur notre environnement le plus immédiat est un réflexe bien naturel ; mais cela ne saurait justifier ni notre ignorance ni notre mépris pour les autres peuples. C’est particulièrement vrai de ce qui se passe en Afrique : il faudrait faire preuve d’un singulier aveuglement pour ne pas comprendre que, quoi qu’on en pense, les sorts de l’Europe et de l’Afrique sont indissociablement liés. La démographie, l’économie, le dérèglement climatique, les moyens modernes d’information et de communication tout autant que la géographie sont autant de vecteurs de cette proximité. Sachons en 2024 nous ouvrir davantage à ces réalités dans une curiosité respectueuse et fraternelle.

D’abord la compréhension des faits. Je suis frappé de voir à quel point notre univers de communication instantanée nous fait perdre souvent toute capacité d’analyse. La réaction précède désormais presque toujours la réflexion. Et ça nous fait lire et dire beaucoup de sottises. Nous serions bien inspirés de réapprendre à accueillir les faits, à les comprendre et les situer dans leur contexte, pour leur apporter à la fois leur réelle dimension et en mesurer pleinement la portée. Avant l’analyse, avant le commentaire, avant la réaction : la compréhension des faits. Tel est le dernier vœu que je formule pour chacun de nous.

Bonne année 2024 à tous.

Publié dans on en parle partout

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